Biologiste et chimiste français qui a mis en évidence l'existence d'oligoéléments dans l'organisme.

Né à Paris, Gabriel Bertrand est nommé chef de service à l'Institut Pasteur en 1900. En 1905, il occupe la chaire de chimie biologique à la Sorbonne. Il entre à l'Académie des sciences en 1924 et en devient président en 1943. Il siège aussi à l'Académie de l'agriculture (1926), qu'il préside en 1935, et à l'Académie de médecine (1931). L'influence qu'ont ses nombreux travaux dans des domaines tels que la chimie, la physiologie, la médecine, l'hygiène et l'agriculture en font un scientifique de premier ordre. Il contribue aussi notablement à la rigueur et à la précision des méthodes et des techniques d'analyse.

Il consacre une grande partie de ses travaux à la connaissance de la composition chimique élémentaire des animaux et des plantes. Il est à l'origine du mot "oligoéléments", qui désigne des éléments chimiques présents dans tous les organismes en très faibles quantités. Il propose ainsi une liste de dix-huit métaux et non-métaux présents à l'état de traces dans les organismes vivants: silicium, fer, zinc, cuivre, nickel, cobalt, manganèse, aluminium, plomb, étain, molybdène, vanadium, titane, fluor, brome, iode, bore et arsenic. Nombre de ses résultats auront des répercussions immédiates en médecine. Il découvre des éléments chimiques tels que le plomb dans des organismes qui n'ont pas été soumis à des pollutions industrielles, ce qui lui permet de conclure à la présence de cet élément dans les organismes vivants.

Les retombées de ses découvertes dans le domaine de l'agriculture ou de la zoologie seront moins immédiates. On peut citer sa découverte du manganèse et du bore comme éléments fertilisants en agriculture. En zoologie, il montre l'importance du zinc dans les mécanismes de reproduction de certains animaux. Il étudie également les enzymes: il met en évidence une enzyme oxydante, la laccase, ainsi que son rôle. Ses travaux sur les venins de serpents aboutissent à la vaccination antivenimeuse. Il travaille également sur certains champignons, les glucides, les venins de batraciens, la chloropicrine, ainsi que sur de nombreuses essences exotiques.